Moi, Lucifer
Prisonnier (par la volonté de Dieu) du corps d’un
écrivain fraîchement suicidé et chichement membré, moi, Lucifer, Ange Déchu,
Porteur de Lumière, Prince des Ténèbres, de l’Enfer et de ce Monde, Seigneur
des Mouches, Père du Mensonge, Suprême Apostat, Tentateur, Antique Serpent,
Séducteur, Accusateur, Tourmenteur, Blasphémateur et, sans contestation
possible, Meilleur Coup de l’Univers Visible et Invisible (demandez donc à Eve,
cette petite garce), j’ai décidé – ta-daaah ! – de tout dire.
Tout ? Presque. Le funk. Le swing. Le boogie. Le
rock… C’est moi qui ait inventé le rock. Si vous saviez tout ce que j’ai
inventé : la sodomie, bien sûr, la fumette, l’astrologie, l’argent… Bon,
on va gagner du temps : tout, absolument tout ce qui vous empêche de
penser à Dieu. C’est-à-dire à peu près tout
ce qui existe.
Moi, Lucifer est un hilarant portrait du diable, sous
forme de confession pour le moins très
intime…
Ce roman fut une superbe lecture et une incroyable
surprise, je ne m’attendais vraiment pas à autant apprécier ce livre. En effet,
cela faisait un moment que des amies ne faisaient que parler et parler de ce
roman encore et toujours et je me suis finalement décidée à le leur emprunter
pour le lire à mon tour. J’avais un peu peur de ne pas aimer, car je
connaissais déjà une multitude de détail, et pas de ceux qui auraient arrêtés
ma lecture car ils sont tellement à hurler de rire et bien trouvé, et donc
j’appréhendai un peu.
Mais finalement, je l’ai lu très facilement et rapidement
et je suis immédiatement entrée dedans. C’est un roman qui se lit très
facilement malgré la vulgarité du style.
C’est l’ange déchu Lucifer qui raconte l’histoire et qui
nous donne son point de vue et c’est vraiment très amusant, et intéressant, de
découvrir une histoire que tous connaisse, la Bible, avec un point de vue
tellement différent. Cela nous offre à réfléchir par rapport à ce que dit
Satan. En revanche, j’ai trouvé dommage que l’histoire biblique soit mélangée
avec une histoire plus contemporaine, Lucifer nous perd un peu dans ses propos.
En effet, il nous raconte donc son point de vue sur différent éléments de sa
vie, mais aussi et surtout ce nouveau pacte qu’il vient de passer avec Dieu,
qui lui permet de passer un mois sur Terre, dans la peau d’un humain, et s’il ne
fait pas de bêtise, s’il ne détruit pas la vie de cet homme, il pourra regagner
le paradis. Bon, on se doute bien que le diable ne va pas accepter ce pacte
parce qu’il a envie de retourner au paradis avant le Jugement Dernier, mais
parce que cela lui offrira quelques vacances dans le corps d’un humain, ce qui
ne se fait pas tous les jours. C’est ainsi que Lucifer se retrouve dans la peau
d’un écrivain raté sur le point de se suicider avant le deal de Satan et Dieu,
Declan Gunn (on observe qu’il s’agit de l’anagramme de l’auteur, Glen Duncan).
C’est ainsi une aventure très amusante et surprenante que
nous avons là. J’ai été notamment très surprise de découvrir ce visage de
Lucifer, en effet, il apparait ici comme une sorte de jeune en pleine crise
d’adolescent en manque d’attention. Il fait le mal, en même temps c’est Satan,
mais on sent qu’il le fait surtout pour se faire remarquer par Dieu, qu’il
appelle Papy. C’est donc une nouvelle image de Lucifer qui nous est dressé dans
ce roman qui laisse à réfléchir. Sans compter la réflexion sur la liberté qui
est tout aussi intéressante.
C’est ainsi un roman que j’ai adoré et qui me restera en
mémoire tant il est amusant, qu’il offre une nouvelle vision de la bible et
qu’il donne beaucoup à réfléchir sur la liberté et la crise d’adolescent,
notamment. La fin est en revanche plutôt décevante, elle s’arrête trop
brutalement mais c’est vrai qu’avec ce format, il n’y avait pas vraiment d’autre
fin moins brutale possible.
Commentaires
Enregistrer un commentaire